
Imaginez-vous promettre à un ami de l'aider à déménager, puis ne pas pouvoir honorer cette promesse. Un mauvais planning, c'est un peu comme cela : une promesse que l'on ne peut pas tenir. Alors, pourquoi promettre quand on ne peut pas tenir ?
Pourquoi dès lors nous engageons-nous dans de mauvais plannings, et quels en sont les dangers ?
Le rôle fondamental du planning
Un bon planning assure la communication sur ce qui doit être fait, éclaire le chemin à suivre et, surtout, valide la faisabilité de nos objectifs. Un mauvais planning, en revanche, échoue sur ces trois axes, mettant en péril le projet dès le départ. Lorsque les équipes n'ont pas de repères clairs, elles doivent naviguer à vue, augmentant les risques d'erreurs.
Qu'est-ce qu'un mauvais planning ?
Un mauvais planning manque de réalisme et parfois de sincérité. On cherche à satisfaire les attentes plutôt qu'à refléter la réalité. Plus grave encore, il ignore la faisabilité technique, que ce soit dans l'enchaînement des tâches ou dans l'estimation des charges et des durées.
Les impacts d'un mauvais planning
Un mauvais planning anesthésie notre vigilance. Il nous empêche de voir les problèmes arriver et de réagir à temps. C'est comme cacher la poussière sous le tapis : à un moment donné, elle ressurgira, et il sera peut-être trop tard pour intervenir.
Pourquoi faisons-nous de mauvais plannings ?
D'abord, il y a souvent un manque de connaissances. Tout le monde n'est pas formé aux techniques de planification. Même si certains outils paraissent intuitifs et que l'on pense connaître le sujet, cela ne garantit pas pour autant la capacité à bâtir un bon planning. Beaucoup jugent ces techniques trop complexes ou inadaptées à leurs projets.
Ensuite, le manque d'outils adéquats est un frein. Utiliser des outils simplistes empêche d'exploiter les fonctionnalités essentielles pour un planning robuste. Un diagramme de Gantt seul n'est pas nécessairement un bon outil de planification.
Le manque de temps est également souvent invoqué. Beaucoup ne prennent pas le temps nécessaire pour planifier correctement, car ils sous-estiment l'importance de cette étape.
Enfin, la complexité : faire un bon planning peut paraître à tort trop complexe et parfois perçu comme inutile, surtout si l’on se sent à l'aise dans le domaine. C'est une erreur d'appréciation, car on confond souvent détail et complexité. Un bon planning peut s'appuyer sur des techniques simples, sans chercher à entrer dans des détails excessifs ou inadaptés.
Vers une planification flexible et efficace
La planification doit rester flexible. Plutôt que de se perdre dans des détails inutiles, il vaut mieux rester global tout en construisant un planning solide. Cela est bien plus efficace qu'un planning détaillé mais erroné. L'essentiel est d'être sincère, réaliste et d'accepter les ajustements. Un bon planning n'est pas gravé dans le marbre, il est évolutif et s'adapte au projet.
Et si un bon planning était une illusion ?
On pourrait nous objecter que faire un bon planning est une mission impossible tant que nous ne sommes pas capables de lire dans l'avenir. En effet, les projets ne se déroulent presque jamais exactement comme prévu. Cependant, il est essentiel de ne pas confondre un mauvais planning, qui résulte de défauts structurels (conception, architecture, moyens utilisés), avec un planning "faux", c'est-à-dire un planning dont les prévisions ne se réalisent pas comme anticipé.
Il est dans la nature même des projets de ne pas se conformer totalement aux prévisions. C'est justement là qu'un bon planning démontre toute sa valeur : il ne s'agit pas d'avoir raison sur tout, mais de se doter d'un outil d'anticipation. Un bon planning permet de détecter les écarts et d'évaluer l'impact de ces écarts sur la suite du projet. Il sert donc non seulement à prévoir, mais aussi à ajuster et à piloter efficacement en fonction de la réalité du terrain.
Ainsi, loin d'être un obstacle à la planification, l'incertitude des projets renforce encore plus l'idée que faire un bon planning est non seulement possible, mais aussi absolument nécessaire.
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