🔧 Scalpel ou perceuse ? Et si le vrai problème n’était pas l’outil… mais la façon dont on le choisit ?
- Xavier HOVASSE
- 3 juin
- 2 min de lecture

Le réflexe courant : chercher l’outil avant même de comprendre le besoin
Dans tous les métiers, un réflexe persiste :
👉 On commence par chercher un outil… avant même d’avoir clarifié le besoin.
“Il nous faut un bon outil de planification.”
“Tu connais un logiciel simple pour gérer nos tâches ?”
“On va tester celui-ci, il a de bonnes notes.”
Mais on oublie de se demander :
Qu’est-ce qu’on veut exactement piloter ?
Quels types de décisions devons-nous prendre ?
Quels éléments sont critiques à suivre dans notre contexte ?
Le danger ? Choisir un outil séduisant à court terme, mais inadapté à long terme.Ou pire : utiliser un outil léger pour masquer des problèmes lourds.
Poser le bon ordre : besoin ➡ usage ➡ outil
Un outil n’est qu’un moyen au service d’un usage, lui-même dicté par un besoin réel.
🔁 Inversez la chaîne habituelle :
Besoin : Quelle problématique veut-on résoudre ?
Usage : Quelle méthode, quelles étapes, quelles données clés ?
Outil : Quel logiciel ou support permet de traduire cela efficacement ?
C’est un changement de posture. Mais il est fondamental si on veut éviter les effets de mode ou les gadgets inefficaces.
Deuxième difficulté : même quand le bon outil existe, sommes-nous prêts à faire l’effort ?
Même en partant du besoin, une autre difficulté apparaît :Certains outils ont toutes les fonctionnalités nécessaires… mais demandent un effort pour être utilisés efficacement.
Un bon exemple ? Microsoft Project.
Souvent perçu comme :
Complexe,
Vieillot,
Réservé aux “chefs de projet formés”.
Et pourtant, il permet de :
Gérer un portefeuille multi-projets,
Consolider un plan de charge,
Suivre l’avancement avec rigueur,
Modéliser des dépendances, des calendriers, des ressources partagées.
Des fonctions qu’aucun outil “moderne” n’offre réellement dans leur ensemble.Mais son apparence austère, sa logique exigeante et sa courbe d’apprentissage rebutent.
Et donc, deuxième dilemme :Même quand la solution existe… est-on prêt à fournir l’effort pour l’utiliser ?
Ce n’est pas une question de logiciel, c’est une question de posture
Ce double dilemme – moyen avant besoin, puis rejet de l’effort – explique une grande partie des échecs d’outillage dans les organisations.
🔹 On cherche un outil “simple” avant de poser les vraies contraintes.
🔹 Et quand un outil peut y répondre, on le rejette car il nécessite trop d'engagement.
La conséquence ? On choisit souvent ce qui est facile à adopter… plutôt que ce qui est utile pour décider.
Conclusion : Deux bonnes questions à se poser avant de choisir
Ai-je vraiment défini mon besoin avant de chercher une solution ?
Suis-je prêt à faire un minimum d’effort pour utiliser un outil exigeant mais pertinent ?
La vraie maturité en gestion de projet, comme ailleurs, ne vient pas du choix de l’outil.Elle vient de la clarté du besoin… et du courage de l’effort raisonné
Comments